12 histoires ensorcelantes
Résumé Anthologie
Depuis la nuit des temps, la sorcellerie fascine. Symbole de puissance infinie et incontrôlable, elle séduit autant qu’elle effraie. Sans cesse réinterprétée au fil des siècles, la figure de la sorcière – tantôt perçue comme une menace à éradiquer, tantôt sollicitée pour ses talents de guérisseuse et ses capacités divinatoires – continue de nourrir l’imaginaire des lecteurs du monde entier.
L’amour, l’amitié, la tendresse, mais également la cruauté, la sournoiserie, la soif de pouvoir et le désir de vengeance rythment ces textes.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de magie. Et quoi de mieux que la nuit d’Halloween pour inviter sorcières, enchanteurs, créatures maudites et anges gardiens à votre table ? Certains de ces récits pourront être lus au coin du feu, en famille, blotti sous un plaid duveteux et un chat sur les genoux, en dégustant une tasse de thé brûlante. D’autres, à manier avec précaution, ne doivent pas tomber entre toutes les mains… Au risque que le cauchemar ne prenne vie.
Résumé de ma nouvelle
La saison des amours
Romance toute douce emplie de magie au cœur de la nature.
Les humains sont maintenant divisés en deux clans, les Naturiens, habitants des forêts, et les Technos, des citadins.
Lyra est une Naturienne qui recherche son âme sœur depuis dix ans, sans succès contrairement à ses pairs. Pourtant, les signes de la nature lui assurent que ce soir, elle la trouvera enfin à la cérémonie, lieu de rencontre des cœurs à prendre.
Infos
- Genre de La saison des amours :
Romance paranormale futuriste - #ÂmeSœur #Wicca
#RomanceUnChouïaÉpicée (+16) - ? pages (en attente de mise en page)
La saison des amours : ? pages - 15 octobre 2022
- Format numérique (gratuit)
- Couverture de Noémie Alazard
Avis
J’ai beaucoup aimé l’univers. Il est très détaillé pour une nouvelle, et ce n’est pas quelque chose de facile à intégrer dans un texte aussi court, donc bravo.
J’ai apprécié ta reprise de la Wicca. On sent bien que c’est à la base de la culture des Naturiens et c’est très sympathique.
J’aime aussi que la magie s’insinue très naturellement dans ton texte.
Merci pour la lecture de cette jolie histoire d’amour
Jane Leroy, autrice
Un texte dense en informations, qui nous balade aisément dans ces paysages. Très agréable et subtile façon de parler des sorcières et enchantements.
K. Sangil, autrice
C’est une jolie intrigue et c’est sympa de voir une relation non hétéronormée !
Charline Vergne, autrice
J’ai reconnu beaucoup de toi dans cette nouvelle. Elle est une façon vraiment différente d’évoquer le thème de cette anthologie, j’ai beaucoup aimé.
Victoria May, autrice
Le récit dégage beaucoup de chaleur et de poésie, je l’ai trouvé très agréable à lire. La romance est tellement sincère qu’on ne peut que s’attacher aux personnages. Le tout forme un ensemble fluide que j’ai beaucoup aimé lire et relire, alors merci =)
Océane N., lectrice
Début de La saison des amours
Lyra
— Du gui !
Le sécateur dégainé, je me levai du siège conducteur de la roulotte. En équilibre instable, je tendis le bras pour étirer mon mètre soixante-cinq, mais me trouvais trop loin des pommiers que la plante parasitait. Alsvninnr, mon fidèle cheval de trait, s’en rendit compte du coin de l’œil et longea le bord de la route en terre battue.
— Merci, mon grand, t’es le meilleur !
Mon familier ronfla de contentement. Le sourire jusqu’aux oreilles, je parvins à récupérer quelques branches que je rangeai avec soin sous des feuilles de catalpa pour les préserver les heures à venir. Un frisson d’impatience me parcourut à cette idée. Aujourd’hui commençait la saison des amours et, avec elle, je l’espérais, le début de ma vie sentimentale. À trente ans, après plus d’une décennie à chercher mon âme sœur, j’allais enfin toucher au but. Tous les signes le prouvaient. Et d’après les manifestations inhabituelles survenues toute la matinée, j’en concluais que la rencontre se produirait ce soir, lors de la cérémonie des lapins.
Comme son nom l’indiquait, de nombreuses petites créatures aux longues oreilles se réuniraient dans la clairière des festivités pour soutenir le rituel sacré. Je me sentais d’autant plus vernie que je partageais aussi mes journées avec l’une d’entre elles. Kiita, une lapine rousse qui me protégeait en échange de bons soins et de bienveillance envers ses pairs.
Avec adoration, mes doigts s’enfoncèrent dans son doux pelage jusqu’à atteindre une ceinture de plumes et de pierres retenues à son dos par un épais cordon de cuir de pomme. Elle s’étala de tout son long sur le siège passager et grinça des dents de plaisir.
Pendant notre voyage jusqu’à la clairière, aucun chant d’alerte ne perça d’entre les feuillages pour nous avertir de la présence d’un Techno. J’en remerciai la Déesse et le Dieu Cornu . Je ne comptais rater la cérémonie sous aucun prétexte, pas même à cause de ces assassins.
Un peu plus de deux-cents ans auparavant, les dérèglements climatiques dus à la folie des humains avaient engendré une succession de catastrophes écologiques. Les survivants se scindèrent en deux camps. Les plus proches de la nature se réfugièrent dans les forêts, comme mes ancêtres, tandis que les autres s’abritèrent dans des bidonvilles.
Plusieurs décennies plus tard, mes aïeuls découvrirent que les citadins avaient bâti de nouvelles villes en reprenant leurs vieux modèles économiques et politiques, sourds aux messages de la Terre.
Mon grand-père m’avait expliqué dans mon enfance à quel point les Naturiens étaient effrayés par cette population barbare et égoïste. Ils craignaient qu’ils se redéveloppent comme par le passé, jusqu’à appauvrir la planète entière. De cette terreur, le clan de la Rose Noire naquit. Des Naturiens prêts à braver les interdits dictés par les lois ancestrales du respect mutuel et du Triple Retour , pour le bien « commun ».
Nos deux camps livraient bataille depuis. La Rose Noire tentait de raisonner les Technos par la manière forte, qui répondaient par des enlèvements aux abords des bois et des meurtres. Quant à ceux qui s’approchaient des villes, on ne les revoyait jamais. Même si la Rose Noire avait déclenché la guerre, elle avait su prendre ses responsabilités, et nous pouvions désormais évoluer dans la nature en toute sérénité.
Malgré la température agréable, une chair de poule me surprit. Sourcils froncés, je secouai la tête, tâchant d’ignorer ce signe. C’était sans compter mes poils qui se hérissèrent une nouvelle fois.
— D’accord ! D’accord !
Je m’assis en tailleur et fermai les paupières, bercée par la roulotte. Après de longues inspirations, je frottai mes mains entre elles pour les chauffer et empoignai une pierre couleur d’encre qui pendait comme de nombreuses autres sur mon bustier, au bout d’une lanière de cuir.
— Obsidienne et Déesse, je vous prie de nous octroyer votre protection contre les menaces qui pourraient nous atteindre.
J’espérai que ce serait suffisant. Le courant énergétique qui s’étendit de mes orteils à l’extrémité de mes boucles blondes me fit sourire.
Ah ! J’oubliais !
— P.S. Si vous l’acceptez, j’aimerais aussi une dose de chance pour ce soir. Alsvninnr tourna sa grosse tête noire au museau blanc vers moi, l’air blasé. Quelques plumes accrochées à sa crinière profitèrent du mouvement pour s’emmêler devant ses yeux.
— Ben quoi ? J’en demande trop ? Ce serait dommage d’enfin trouver la personne qui m’est destinée, et de la laisser filer parce que j’ai merdé…
Il baissa les oreilles en signe d’agacement, et je grognai, sachant très bien ce qu’il me reprochait. Les bonnes manières et l’étiquette n’étaient pas mon truc, mais je pouvais faire un effort.
— Je vous saurais gré chères Obsidienne et Déesse, d’également me procurer un peu de tact. En vous remerciant. Cordialement.
Alsvninnr freina des quatre fers et je manquai de perdre l’équilibre, le cœur battant à tout rompre.