Une Flèche pour deux

Une pour deux

Résumé de Une flèche pour deux

Romance de Noël Feel-Good chez les Cupidons !

Que se passe-t-il quand une exubérante gourmande se voit contrainte de collaborer avec un confrère cupidon ? Un type solitaire et orgueilleux, de surcroit…

Découvrez les coulisses du destin et des coups de foudre !

d'aventure

Avec mon amie K. Sangil, nous avons écrit cette nouvelle pour le calendrier de l’avent 2021. Une collaboration au top qu’on s’est empressées de renouveler avec la nouvelle Bienvenue aux Monstres Mous Anonymes.

Infos

  • Genre de Une flèche pour deux :
    Romance de Noël, feel-good
  • #Cupidon  #Noël  #Amour  #EnnemiesToLovers  #GourmandeFlemmarde  #SolitaireOrgueilleux
  • 72 pages
  • Décembre 2021
  • Format numérique (gratuit)
  • Couverture d’Eloïse Chanie

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Bonne lecture !

d'aventure

Avis

Une belle histoire tout en douceur que j’ai aimé découvrir ❤️

Mary Melody, autrice

C’était génial de lire cette nouvelle tout les jours, merci a vous deux pour votre travail. Au plaisir d’en lire et relire !!

Orane, lectrice

Merci pour ce petit moment d’évasion et de douceur quotidien !! C’était un plaisir d’avancer dans cette belle histoire chaque jour ! ❤️

Laurie, lectrice

Superbe histoire !!! J’ai adoré l’univers et les perso. Sublime rom com et vivement noël !

Grenat Marine, autrice

Bravo pour cette très jolie histoire 😇🪶💘

Eric Cazenave, auteur

d'aventure

Début de Une flèche pour deux

1

flèche

Lola

    Une voix s’éleva des haut-parleurs.
    « Prière de faire attention. Depuis une semaine, un démon dérobe nos auréoles sur Terre. Pour rappel aux nouveaux, chacune contient votre énergie céleste. Sans elle, impossible de vous téléporter ni d’utiliser vos pouvoirs, et un bracelet brisé entraînerait votre seconde mort. Nous vous souhaitons d’ores et déjà une bonne mission. » 
   Je frissonnai à cette idée. Si cet imbécile de monstre nous laissait tranquilles lors de nos opérations, l’ambiance au paradis serait bien plus enjouée en cette période remplie de bonheur. Noël, ma fête préférée après la Saint-Valentin, comme la majorité des anges de l’amour. Je me téléportai avec paresse à Chamonix aux coordonnées indiquées, l’avertissement en tête. 
    Je bâillai à m’en décrocher la mâchoire, les larmes aux yeux, quand une odeur de sucre envahit mes narines. Je me trouvais dans une pâtisserie ! 
    — Eh bien, eh bien, qu’avons-nous là ? m’extasiai-je, en humant avec frénésie.
    Je regardai autour de moi. Une longue file d’attente patientait sur l’air de Vive le vent qui passait à la radio. Quelqu’un entra, et un souffle polaire s’engouffra un instant sous mon sweat. Adossée au mur à côté de la porte d’entrée et invisible aux regards, je bougeai les doigts en rythme. L’ordre de ma mission, une flèche sertie de houx et enroulée d’un parchemin, se matérialisa dans ma main. Premier décembre, le pôle des anges créatifs était à l’heure, cette année. Et visiblement, ils s’étaient bien amusés. 
    Puisque j’avais choisi de continuer à ressentir les sensations comme les humains, je pris garde à ne pas me piquer sur une des feuilles et lus la fiche de mon protégé. 

Yoan Duran, vingt-cinq ans, salarié pâtissier.

    Pâtissier ? Miam !
    Je traversai les murs à sa recherche et découvris dans les cuisines un grand jeune homme sec aux boucles rousses, enveloppé d’une lueur blanche, en train de décorer un gâteau de ganache. 
    Trouvé !
    Je posai mes fesses avec soulagement sur une chaise dans un coin et l’observai, les coudes sur une table vide attenante et le menton dans les paumes. 
    Régulièrement, sa collègue d’âge mûr, Marine, l’informait des stocks et des nouvelles commandes. Ce ballet continu et la cadence à laquelle il s’exécutait me donnaient le tournis. 
    — On n’a pas idée de faire un métier aussi épuisant ! soupirai-je, en trempant un doigt gourmand dans un des saladiers qui s’accumulaient sur ma table pendant qu’il regardait ailleurs.
    — Et voilà le travail ! chantonna-t-il, tandis qu’il froissait le dernier post-it sur lequel on pouvait lire un Mont-blanc à réaliser.
    Il s’élança vers la boutique, et je le suivis en ronchonnant. 
    Adieu, chaise, je t’aimais bien. 
  Il fallait se rendre à l’évidence : Yoan et Marine ne semblaient pas intéressés l’un par l’autre. Leurs cœurs ne chantaient pas la même mélodie. Alors que, parmi la fanfare des clients, j’arriverais peut-être à déceler des notes similaires.
    Comme je n’appréciais pas de me faire traverser par des gens — après tout, je n’étais morte     que depuis six ans, et la réalité de mon décès me pesait encore —, je m’assis à l’extrémité du comptoir d’angle. Impossible pour moi de supporter tout un après-midi debout contre un mur. Et cerise sur le gâteau : de mon promontoire, la marée de clients s’étalait devant moi en un panorama parfait. Je dodelinai de la tête sur le tube de Mariah Carey et chantai en rythme.
    — Make his wish come true.
    Un jeune homme blond.
    — All he wants for Christmas isn’t you.
    Un petit grand-père.
    — Isn’t you.
    Une cougar.
    — Isn’t you.
    Une enfant.
    — Pitié ! Qu’on m’achève ! gémis-je, en remarquant le temps filer sans le moindre progrès en vue. À ce train-là, j’y serai encore dans un mois. 
    Cinq heures plus tard, il quittait enfin la boutique, un tote bag rempli d’invendus à la main.
    Bon Dieu, mais qui fait encore des heures pareilles, de nos jours ? Je ne sens plus mes fesses !
    Je le talonnai, impatiente de me poser dans un canapé digne de ce nom. Je m’y échouai dès notre arrivée, après avoir voleté deux étages d’un immeuble coquet. Bien installée, un thé de Noël saveur pain d’épices dans les mains que je pris garde de rendre invisible, je jetai un coup d’œil alentour. L’appartement sentait bon la cannelle et était déjà décoré de guirlandes, sapin et boules enneigées. Sans oublier une petite crèche revisitée et des cerfs blancs disséminés dans tout le salon, accompagnés de cheveux d’ange (bien loin de la vérité, évidemment). La totale. Je le sentais, cette mission allait me plaire ! 
  C’est alors qu’un parfum féminin sur la table basse attira mon attention. Je me redressai depuis les coussins.
     — Tiens, tiens ?

2

flèche

Valentin

    Le bon de mission en poche, je me matérialisai en plein milieu de femmes en sueur, leggings bariolés et mini-shorts moulants.
      Oh, misère… C’est quoi, ce cirque ?
    Il n’y avait pas que la musique qui pulsait, dix personnes sautaient dans tous les sens comme des furies, le visage dégoulinant. Quelques gouttes me traversèrent, et je m’éloignai. Face au groupe, ma cible : une blondinette auréolée d’un léger halo blanc encourageait ses élèves.
    Génial… J’ai gagné une sportive. Bon, l’avantage, c’est qu’elle est plutôt jolie, ça devrait vite se régler.
    — La séance est terminée, les filles ! s’exclama la prof, en applaudissant leurs efforts. Rendez-vous dans deux jours. Et n’oubliez pas de boire healthy ! Oui, Ghislaine, tu as mérité ton unicorne latte au café d’à côté. C’est le mois idéal pour se permettre notre mélange favori.
    — Lait de coco, gingembre, curcuma, citron, miel, me voilà ! hurla la plus petite du groupe.
    Toutes rirent en chœur, alors que je m’écrasai le visage de la main. Sans entrain, je suivis ma cible jusqu’au vestiaire. En attendant qu’elle se change, je détaillai une employée juchée sur son escabeau pour accrocher des décorations de Noël. La prof sortit bien plus vite que prévu, emmitouflée d’une parka bleue criarde. Elle salua tout le monde sur son passage et récupéra un vélo en bas des marches du fitness pour effectuer les quelques mètres la séparant d’un café. L’homme derrière le bar à la déco surchargée d’ampoules l’accueillit d’un « Salut, poupette » et prépara son gobelet sans qu’elle ait à le demander.
      Intéressant…
    Elle sirota sa mixture à l’odeur d’orange et de betterave, avant de la coincer dans son panier et de reprendre la route. Je voguais à quelques centimètres du sol pour la suivre à la même allure, plutôt rapide pour une femme si menue. Elle s’arrêta chez un petit primeur, récupéra des carottes et poursuivit son chemin jusqu’à un immeuble de deux étages. Je la laissai ranger son vélo à l’intérieur pour étudier la liste des habitants et les environs, notant au passage la proximité de l’Aiguille du Midi. Je levai la tête pour me figer sur l’unique balcon surchargé de décorations lumineuses. 
    Des étoiles, des cerfs, des cristaux de glaces et des lutins… La panoplie complète. J’ai tiré le gros lot, on dirait !
   Je fermai les yeux pour tenter de chasser le mal de crâne qui me pendait au nez et, d’une pensée, me téléportai à la balustrade pour poser mes fesses entre deux sucres d’orge. Face à moi, ma cible accrochait sa veste à l’entrée et se laissa choir sur le canapé, pile sur une autre femme aux formes généreuses. Lorsque celle-ci, la petite trentaine, la traversa en se relevant, j’en tombai des nues et sortis ma collection de jurons préférés.
  — Lola ? Qu’est-ce que tu fous là ? m’écriai-je, en la rejoignant à l’intérieur.