Le yakuza tomba lourdement sur le sol. Elle s'empara de la clé et s'élança vers la moto sans se retourner.
Mitsuki pénétra dans la chambre de la villa d’un coup de pied fracassant.
Miss Badass était dans la place !
Comme prévu, Masamune, le second du clan yakuza qu’elle
était chargée d’éliminer, faisait sa petite affaire entre les jambes d’une
femme. Au son de la porte coulissante explosée, la belle dénudée hurla et
l’homme sursauta. Il tourna vivement la tête vers la prédatrice et reçut de
plein fouet au visage un coup de pied circulaire serti de talon aiguille. Il
cria de douleur, accompagné par les couinements paniqués de sa partenaire.
Mitsuki se détourna en grimaçant, accablée par leurs braillements stridents.
Elle découvrit alors, sur la table de nuit, une clé arborant fièrement le logo
de la marque Suzuki.
Chaque chose en son temps. Elle soupira cependant, impatiente
de récupérer la bête qu’elle avait aperçue devant l’immense baraque. Mais
d’abord, elle devait achever l’homme mal en point. Quelques coups bien sentis
plus tard, la jeune femme se frotta les mains, repue. Le yakuza tomba
lourdement sur le sol. Elle s’empara de la clé et s’élança vers la moto sans se
retourner.
Cinq. Quatre. Trois. Deux. Un.
BOUM !
La bâtisse explosa dans son dos. La déflagration ébouriffa
ses magnifiques cheveux longs qu’elle remit en place d’un geste savant. Des
hommes de moufle comme lui, elle en mangeait tous les matins au petit-déj’.
Tandis que le soleil couchant baignait les lieux de sa lueur rosée et que le palace
en flamme éclairait sa nouvelle bécane, elle enfourcha cette dernière et disparut
dans les rues de la banlieue de Tokyo.
Pas de casque, Mitsuki aimait la sensation du vent sur son
visage. Le chant du moteur lui évoqua le grognement d’un félin enragé et elle
enfonça la pédale d’accélérateur avec entrain. Elle se rapprochait de la ville
bien plus vite qu’avec la moto de sa précédente victime. Ce constat l’emplit de
satisfaction. Elle porta une main à sa joue pour y essuyer une larme née de
l’émotion et du froid, avant de…
Quelque chose lui toucha l’épaule et elle retint un cri de
frayeur.
— À moi !
Frôlant le torticolis, elle regarda vivement vers la source
du contact, mais ne rencontra que le vide.
— Allez, c’est à mon
tour. Tu as fini, alors donne-le-moi, maintenant.
À ces mots, elle retrouva ses esprits. Mortifiée, elle lâcha le guidon pour retirer le casque de réalité virtuelle, remplaçant au passage les rues du soleil levant par le magasin culturel dans lequel elle était depuis plus d’une heure. Elle déposa l’objet dans les mains de l’impatient, premier d’une longue file d’attente, qui le mit sur sa tête et testa la console à son tour, plongé au cœur du jeu.
J’espère que tu as passé un bon moment. Si oui, continue avec les deux autres